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Les trois phases de la pollution

Le bioéthanol 2G (2° génération) réunit les pollutions associées à trois processus chimiques bien connus : - la papeterie (traitement du bois en cellulose) - la sucrerie (transformation du végétal en sucre) - la distillerie (transformation du sucre en alcool/éthanol) Le bioéthanol cumule donc les nuisances associées à ces trois processus. Voici un aperçu de ces nuisances: Pour la papeterie Dans les usines de papeterie, on prend le bois et on en extrait la cellulose. Pour l’éthanol, c’est ce qu’on appelle la phase de « pré-traitement ». Et elle est hautement polluante. D’après l’INRA, il s'agit de « traitements chimiques coûteux en réactifs et en énergie, consommant beaucoup d’eau et générant beaucoup d’effluents toxiques à traiter : dépulpage, hydrolyse acide, solvants, extraction acide et alcaline, explosion ammoniaque-vapeur d’eau, etc. » (source : article en anglais et son résumé en français ). Bien sûr, cette chimie lourde ne fait pas le bonheur des riverains. A Mennecy, dans l’Essonne, la vie de plus de 10 000 habitants exposés aux émanations d'une papeterie est devenue « un véritable enfer » d'après le Sénateur du lieu, comme il l'explique ici: « Malgré de nombreuses réunions regroupant - les élus des communes touchées, - les représentants des associations de défense de l'environnement et des riverains, - le préfet et ses services de la DDASS et de la DRIRE, - les responsables de l'usine, aucune amélioration n'a été constatée. » Plus au Sud, la station balnéaire de Mimizan, dans les Landes, qui est proche d’une papeterie, est décrite par un vacancier comme « un lieu idéal, gâché par des odeurs incommodantes » (voir ce témoignage sur tripadvisor). A l'image de notre bassin Vichyssois? Un lieu idéal... jusqu'à l'arrivée du bioéthanol. Pour la sucrerie Que ce soit à Artenay, à Meaux ou à Boiry-Saint-Martin, les nuisances olfactives des sucreries sont réelles et alarmantes. A Montreuil près du Touquet, la puanteur est chronique, mais elle a été exacerbée en 2012 et 2013 par plusieurs fuites inquiétantes, qui ont transformé la rivière en ruisseau de mousse blanchâtre et généré une forte odeur d’égout. L’incident n’est pas unique : avant cela, on avait déploré « la rupture d'une canalisation en amont de la départementale 901. Cette rupture a été signalée par un voisin, car Tereos ignorait tout de cet incident » ( source ). Les Auvergnats ont aussi leur sucrerie et ses odeurs épouvantables, tout près de Clermont-Ferrand (voir ici) Enfin, la transformation de la cellulose fait appel à des levures et bactéries OGM potentiellement dangereuses pour l'environnement et notamment pour les forêts. Pour la distillerie On peut citer les odeurs, fumées et particules salissantes dont se plaignent les riverains de la distillerie La Varoise, à Crau (voir ici). Mais le meilleur exemple est sans doute celui de la Distillerie Douence dans la vallée du Lubert, particulièrement troublant parce que les nuisances durent depuis plus d’une génération (voir le « cri de colère » d’un habitant sur la page d’accueil et les écrits de l’association Vivre entre Deux Mers ). Quelle patience il faut avoir ! Que de démarches, de lettres, de rendez-vous, de contestations, de manifestations… La distillerie a même tenté de faire taire ses critiques en les poursuivant en diffamation (elle a perdu, bien sûr…) Le "Canard Enchaîné" y a même consacré un article. Conclusion Pour avoir une idée de ce qui nous attend, il faut tripler l'intensité des émanations inhérentes à chaque phase, car la production de bioéthanol comporte au moins ces trois phases sur le même site. Pas étonnant, donc, qu'on entende un "ras le bol" planétaire de la part des riverains du bioéthanol. Il faut aussi prendre en compte l'énorme capacité du projet envisagé à Montpertuis: on veut y construire "la plus grande usine de bioéthanol 2G d'Europe", qui produira un-demi million de litres d'éthanol par jour (1). Et enfin, d'autres activités industrielles et/ou chimiques seront aussi prévues au même endroit, reliées directement à l'éthanol (incinération, station d'épuration...), ou indirectement (par exemple, celles décrites à la page Au-delà de l'éthanol). (1) Voici le calcul: Capacité de l’usine prévue = 150 000 de tonnes d’éthanol par an (voir ici en page 15) = 150 000 000 kg = 150 millions de kilos. Un litre d’alcool pur pèse 800 gr.= 0,8 kg. 150 millions de kilos = 187,5 millions de litres d’éthanol, soit l à peu près 200 millions de litres d’éthanol par an = ½ million de litre d’éthanol par jour. Signez la pétition Faites un don à l'Association.