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Des cuves pleines d'OGM


A Montpertuis, le bioéthanol 2G sera produit à partir du bois. Or pour transformer le bois, qui est un matériau plutôt coriace, il faut faire appel à des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM), des "super-microbes." Comme les araignées qui sécrètent des toxines contre leur proie, ces bactéries sécrètent une arme anti-plante: la cellulase, une enzyme qui dégrade et décompose la cellulose des plantes.

C'est dans les laboratoires de l'armée américaine qu'a été isolée la souche la plus prometteuse de ces bactéries mangeuses de plantes: le Trichoderma Reseei, du nom
d'Elwyn T Reese, qui a dirigé le département de bio-engineering aux Natick Army Laboratories, dans le Massachusetts.





Pour faire muter Trichoderma Reseei, (qui apparaît dans l'illustration sous forme de filaments blancs), on l'a soumis à des rayons gamma et à des toxiques mutagènes (voir cet article page 47). Puis, avec le temps, on a trouvé des méthodes plus précises pour intervenir sur son ADN. On y a notamment introduit des gènes d'autres espèces, comme le Podospora Anserina.

Reese le savait bien: ces « super-microbes » peuvent attaquer, non seulement le bois mort, mais aussi les végétaux vivants: en contribuant au développement des pathogènes, en nourrissant ces pathogènes, et en facilitant leur pénétration dans les tissus de la plante (voir la première page de cet article)

Mais qui s'en soucie? Avec l'essor du bioéthanol 2G, les chercheurs sont constamment à la recherche de l'organisme le plus destructeur du bois qui existe...

Et bien sûr, ils ont pensé aux termites. On a donc cherché à comprendre et à reproduire ce qui permettait aux termites de détruire une telle quantité de bois en aussi peu de temps. L'espèce Pseudocanthotermes militaris, en particulier, a été tout spécialement étudiée dans le cadre du projet Futurol (voir pages 5 et 9 de ce document page 47).




Et les dangers, qui s'en occupe?

Qui se soucie des dangers de ces OGM pour l'environnement?

Car avec un projet comme celui de Montpertuis, il ne s'agit plus de recherches de laboratoire. Il s'agit d'exploitation industrielle, en quantités massives. Pour cela, Futurol se fait aider, entre autres, par la société Proteus (également partenaire de Michelin), pour qui les enzymes et les champignons génétiquement modifiés se comptent en mètres cubes ( voir ici ). Futurol a d'ailleurs claironné, dans un communiqué de presse daté du 26 mai 2016, que ses chercheurs avaient produit 100 m3 d'enzymes génétiquement modifiées sur le site de Bazancourt.

Entre autres, il faut "blinder" ces bactéries pour les rendre résistantes aux températures et aux produits chimiques des processus industriels. Mais cela va les rendre encore plus difficiles à éradiquer en cas de pépin. "Ces souches prospèrent en conditions industrielles; rien ne semble pouvoir les rebuter," explique le site officiel de Proteus. Il faut alors prendre des mesures de confinement spéciales pour empêcher Frankenstein de se répandre dans la nature ... ( voir ici ).

Mais les cuves, qui contiennent ces 100 m3 d'OGM, il faut bien les laver, de temps en temps? On ne peut pas, dans un complexe industriel, maintenir le même niveau d'aseptie que dans un hôpital....

On imagine déjà les manchettes de journaux: "Un mystérieux champignon attaque nos forêts de chênes séculaires..."

Quel recul avons-nous, sur tout cela? Y a-t-il des précédents? Qui pourra nous renseigner? Qui a une vision d'ensemble?

Il est clair, en tout cas, qu'il faudrait une pluralité de voix et de perspectives, un véritable débat, pour que les habitants du bassin de Vichy puissent vraiment se faire une opinion.


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