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Notre combat est apolitique Pour tenter de nous discréditer, les partisans du projet affirment que nous serions motivés par des arrière-pensées politiques. Comme si la politique était la première chose qui venait à l’esprit quand on s’aperçoit qu’un complexe de chimie lourde de taille gigantesque s’installe près de chez vous… Ils disent que nous sommes des agents de l’opposition municipale. Manque de chance rien, absolument rien, ne peut laisser planer le moindre soupçon à cet égard. Notre mouvement est strictement apolitique. Ils nous présentent alors comme « avides de publicité » et même, motivés par le projet secret de gagner de l'argent ! Ou alors, soutenus par quelque puissance occulte. Rumeurs, calomnies, intimidations... rien ne nous est épargné. En réalité, les décideurs qui préparent ce projet sont habitués à ce que les gens se taisent. Ils jouent sur la tendance à ne pas vouloir se faire remarquer, se faire critiquer. Car quand on s’expose aux medias, il faut avoir le courage de sortir de l’anonymat. Et pour dénoncer un projet de cette envergure, il faut déranger, poser des questions qui fâchent, mettre les gens en face de leurs contradictions. Il faut accepter de se mettre à dos tous les gens qui comptent. C’est le contraire que de vouloir être populaire. Les gens qui ont une ambition sont plutôt ceux qui disent « Je comprends votre préoccupation, mais je ne veux pas me fâcher avec Mr. le Maire… » Politique et citoyenneté vont ensemble En même temps, les citoyens ont un rôle indispensable, et on a raison de dire qu'ils n'ont que les politiciens qu'ils méritent. Dans le cas qui nous concerne, les citoyens ont le devoir d'informer leurs dirigeants que la pollution, même si elle est cachée, est un problème auquel ils attachent beaucoup d'importance. Un exemple: le verre d'eau du robinet que vous buvez peut avoir bon goût, bel aspect. Et pourtant, s'il contient trop d'arsenic (ce qui est assez fréquent dans notre région, voir par exemple ici), vous vous préparez un cancer. En effet, l'arsenic n'a ni goût, ni odeur, ni couleur. L'invisible est parfois mortel. Dans un article sur son bilan à la Mairie de Vichy, Claude Malhuret racontait que si c'était à refaire, il passerait plus de temps et d'argent à réaliser des choses "visibles" pour sa commune (comme la réfection des trottoirs), et moins à faire des choses "invisibles", comme rénover l'intérieur de l'Opéra, ou mettre aux normes les stations d'épuration d'eau. De son interaction avec les citoyens, il a retenu la leçon, dangereuse, que le public n'est sensible qu'aux améliorations "visibles." Il est temps, pour les citoyens, de changer radicalement de cap et de faire comprendre aux élus l'importance pour eux de la santé environnementale. Rénover les stations d'épuration (qui vieillissent vite) est plus important que de rénover la Poste, la gare ou la Mairie. Dans cette nécessaire transition vers un corps citoyen mûr et exigeant en matière de santé environnementale, la presse a un rôle important à jouer. La presse doit apporter un éclairage sur les enjeux les moins évidents, les enjeux de long terme, les enjeux "invisibles". La presse doit aborder les sujets qui fâchent. Sans des citoyens mobilisés et une presse digne de ce nom, les decideurs flottent à la merci des lobbies et de leurs propres caprices. |