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Bien que n’abordant pas le vote du Plan Local d'Urbanisme (PLU) de Bellerive, ce Conseil Communautaire n’en a pas moins apporté son lot de « petites phrases » bien utiles pour tenter de comprendre ce qui se passe. Le mystère Malhuret Une amorce de dialogue avec Mr. Malhuret, Président d'Agglomération, a eu lieu en marge de ce Conseil Communautaire. En voici la substance : Monsieur Malhuret : « Que faites-vous ici à manifester ? Vous avez bien vu que je me suis prononcé contre des installations polluantes à Montpertuis ! Vous avez bien lu l’article de La Montagne ! » (Il faisait référence à cet article). Danger Montpertuis : « La Montagne, ce n’est rien. Pour nous, cela n’a aucune valeur officielle. Nous voulons de vraies garanties. » Monsieur Malhuret : « Sachez que moi, je tiens mes promesses. Vous vous êtes peut-être fait avoir par d’autres dans cette agglomération mais moi, je n’ai qu’une parole. » Or, ce sont exactement les mêmes mots que nous avons entendus le 25 juin 2016, lorsque Mr. Malhuret nous a parlé des promesses qu’il avait faites... aux tenants de l’usine d’éthanol. Il nous avait dit: "Je mets un point d'honneur à tenir mes promesses. Je me suis engagé auprès de certains partenaires et je ne peux pas revenir en arrière car je tiens à ma crédibilité." Ces "partenaires", que nous avons demandé à mieux connaître, se sont révélés être Denis Tessier d'Engie, le Grand Clermont et en filigrane, Michelin. On ne peut pas tenir ses promesses, en même temps, aux partisans et aux adversaires d'un projet... Danger Montpertuis : "Mais malheureusement, vous allez bientôt quitter votre mandat..." Monsieur Malhuret : [hésitant] « Oui mais, ce que je dis s’applique aussi à l’équipe qui va me succéder. » Danger Montpertuis : « Mais pourquoi ne nous donnez-vous pas satisfaction sur le PLU ? Ce serait la seule façon de nous rassurer complètement. » Monsieur Malhuret : « Mais je vous dis que des interdictions d’ICPE vont être inscrites dans ce PLU ! » Danger Montpertuis : « La dernière fois que vous nous avez dit cela, nous avons voulu vérifier et les élus bellerivois nous ont dit qu’ils n’en avaient jamais entendu parler. » [ Une lettre avait d’ailleurs été écrite à Monsieur Malhuret, le 1° juillet 2017, relayant notre déception à ce sujet. ] Monsieur Malhuret : « Ah, les élus Bellerivois !... Mais qu’en savez-vous ? » Danger Montpertuis : « Par le projet de PLU. » Monsieur Malhuret : « Quel projet de PLU ? Il n’y a pas de projet rendu public ? » Danger Montpertuis : « Celui qui est affiché en Mairie de Bellerive, le dernier, celui d’avril 2017. » [En réalité, seule la carte des zonages est affichée, et nous avons dû nous faire aider par l'association Allier Nature (que nous remercions) pour pouvoir consulter la partie écrite, appelée Règlement.] Monsieur Malhuret : « Mais si, tout va bien se passer. » Danger Montpertuis : « Vous voulez dire qu’il y aura un nouveau projet de PLU, différent de celui d’avril et qui, lui, nous donnera satisfaction ? » Monsieur Malhuret : « Oui. » Pendant ce dialogue, Monsieur Malhuret gardait une attitude mi-désinvolte, mi-impatiente. Faut-il le croire, sachant que nous avons déjà eu des désillusions ? La suite prouva que non. En effet, quelques semaines plus tard, le 16 novembre 2017, était voté un PLU qui ne comportait pas d'interdictions d'ICPE... Mystère sur le projet d’agglomération La première partie de ce Conseil était consacrée à la révision du Projet d’Agglomération, qui regroupe l’ensemble des grands projets prévus à ce jour. Il semble que le nouveau Projet d'Agglomération soit plus "vert" que l'ancien (voir en particulier à la page 7) mais est-ce "vert" comme dans "chimie verte" ? Il a été dit que le site de Montpertuis serait développé « à moyen ou à long terme » et abriterait une diversité d’activités, pas seulement de l’industrie. Sans PLU protecteur, on risque donc d’avoir de la chimie lourde, agrémentée d’un ou deux commerces pour la forme... Car n’oublions pas que Michelin veille au grain. Le projet de méthaniseur avance Les méthaniseurs de large capacité produisent des odeurs, des mouches, des nuisances, et des boues d’épandage truffées de métaux lourds et de bactéries anaérobies comme celle du botulisme (détails et références au bulletin du 10 mai 2017 de la page News). Hier soir le rapporteur, Mr. Aurambout, a insisté sur l’avancement de ce projet, prévu, du moins à l’origine, sur le site de Montpertuis, citant ses partenaires industriels Metajoule et Enedis. Des lobbies dont il va être difficile de se débarasser .... Le culot Entendu de la bouche de Mr. Arambout : « Il faut sensibiliser nos concitoyens au développement durable.. » [ c’est-à-dire à l’environnement. ] Alors que « les citoyens » n’arrêtent pas d’essayer de sensibiliser les élus sur le même sujet ! Une idée : mettons-nous autour d’une table et « sensibilisons-nous » mutuellement. Un aveu Dans la discussion sur le Pacte Fiscal et Financier, Mr. Aurambout a évoqué une fâcheuse tendance des dernières années : celle de se lancer dans des projets coûteux, notamment la création de pléthoriques « zones industrielles qui restent vides ». «On a beaucoup emprunté, et ça nous coûte cher au budget», a-t-il rappelé. Bravo pour sa franchise ! Mais pourquoi, alors, vouloir créer encore une nouvelle zone industrielle à Montpertuis ? Pourquoi ne pas consacrer cette zone, par exemple, à la restauration des équilibres naturels qui est, à bien y réfléchir, une question de vie ou de mort ? En effet, nous avons calculé qu’une implantation de chimie lourde serait responsable de 1200 morts supplémentaires dans l’aggomération, rien qu’avec les nouveaux cancers occasionnés, sans parler des maladies respiratoires, etc.(1) Main basse sur les associations Dans le bilan dressé par Mr. Malhuret, celui-ci a évoqué des « partenariats accrûs » avec des « acteurs environnementaux » : en clair, des subventions pour des associations de protection de l’environnement qui risquent, hélas, de perdre ainsi leur indépendance ou leur esprit critique. Qui restera, en face, pour résister aux zones industrielles inutiles et aux projets polluants ? Des PLU votés « à la chaîne » Une grande partie de notre campagne consiste à informer les décideurs et, en l’occurrence, les Conseillers Communautaires qui vont s’engager en votant le PLU de Bellerive. Les courriers qui leur ont été adressés sont disponibles à la page Documents. Mais que voit-on quand on assiste aux Conseils Communautaires ? Des PLU auxquels on ne consacre que dix secondes, le temps de dire : « Pas de remarques ? Pas d’opposition ? Pas d’abstention ? On continue. » C’est ce qui risque d’arriver le 16 novembre. Une réunion publique s’est tenue, au début du mois de septembre, sur le projet des Belles Rives d’Allier (aménagement de toute la rive gauche de l’Allier, de Bellerive à Hauterive). Au cours de cette réunion, les objections ont fusé : associations sportives, riverains, pêcheurs, défenseurs de "l’Allier sauvage" : près d’une heure d’un tir nourri d’inquiétudes. Mais pour les rapporteurs du projet, « globalement, le projet a été bien reçu... On a consulté toutes les associations environnementales, et globalement, le bilan est très positif. » Conclusion : les « réunions publiques de concertation » ont leurs limites. La seule façon de marquer les esprits est, malheureusement, une bonne vieille manifestation. Distribution de gâteries On constate aussi que la Comunauté d’Agglomération donne énormément de subventions discrétionnaires aux communes qui la composent : Saint-Germain des Fossés gagne un nouveau bâtiment, Vendat un jardin public, Saint-Clément des travaux de voirie... c’est un permanent « lancer de bonbons », dont le montant varie entre mille et 24 millions d’euros. Comment, dans ces conditions, les élus des communes peuvent-ils décider en toute impartialité ? Ceux qui le font n'en sont que plus remarquables. (1) L’étude évoquée le 25 mars 2017 par le Dr. Guillaumin (disponible ici ) constate une sur-incidence du cancer, de 6% (moyenne nationale), à 10,5% près des installations de chimie lourde de Fos-sur-mer. Sur une agglomération de 80 000 personnes comme la nôtre, c’est la différence entre 4800 dans le premier cas, et 8400 dans le second cas, soit une sur-morbidité de 3600 personnes. En moyenne, on a 30% de risques de mourir prématurément lorsqu’on contracte un cancer, ce qui donne donc 1200 morts prématurées par an. Voir aussi cette page. Faites un don à l'Association. |